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dimanche 18 septembre 2016

Dragi Webdo n°107: SUSTAIN-6 (semaglutide vs placebo), statines, Bacloville, vaccins HPV/Zona, cancer prostate, maltraitance (et Pokemon)

Bonjour à tous! Je suis déçu de ne pas avoir pensé à faire une recherche sur "pokemon go" sur twitter pour ensuite faire une publication dans le Lancet! D'autres l'ont fait et ont retrouvé que 18% des tweets à propos de pokemon go concernaient des personnes qui jouaient en conduisant! Fini les recherches sur pubmed, Twitter est dans la place (et un certain nombre de voitures à la casse....). Heurusement que le Pr Falissard rappelle les bien faits de Pokemon Go pour le psychisme dans cet article (et oui, mon psychisme va bien!). Aller, c'est parti pour les actualités de la semaine!


1/ Diabétologie

Je commence par le congrès de l'association européenne de diabétologie qui s'est tenu à Munich avec la présentation de l'étude SUSTAIN-6. C'était un essai contrôlé randomisé testant un analogue du GLP-1 (Semaglutide) versus placebo dans la prise en charge du diabète de type 2. Les patients inclus avaient à 90% un antécédent cardiovasculaire et plus de 50 ans (les 10% restant avaient plus de 50 ans et une néphropathie sévère). Les auteurs retrouvent qu'après 2 ans de traitement, le semaglutide a diminué le risque d'évènement cardiovasculaire de 25% environ, et les progressions de rétinopathies et néphropathie on étalement été ralenties dans les groupes traités. Maintenant que le résultat a été donné, recontextualisons l'étude: financée par Novo Nordisk qui a effectué l'analyse! Ensuite le semaglutide a été testé à 0,5 et à 1 mg. Séparément, aucun des dosage n'a prouvé son efficacité, mais l'analyse en commun des 2 dosages a permis d'avoir ce résultat significatif sur le critère primaire. D'ailleurs, la quantité d'effet est identique pour les deux dosages, ce qui réduit l'intérêt du dosage à 1mg. L'HbA1C, initialement supérieure à 8% a été réduite à près de 7,3% dans le groupe 1mg et 7,6% dans le groupe 2mg. Cela peut signifier 2 choses: d'une part que viser une HbA1C inférieure à 7,5% est inutile (ça on l'avait déjà noté), et d'autre part que l'effet retrouvé dans cette étude est peut être du simplement au meilleur contrôle glycémique, car la seule preuve d'efficacité sur les objectif d'HbA1C c'est que les effets cardiovasculaire se produisent au dessus de 8% et en dessous de 6%. Or les patients du groupe placebo ont conservé une HbA1C >8% durant toute l'étude sans qu'un autre traitement du diabète ou un renforcement de leur traitement n'ait visiblement été effectué. Enfin, si on compare à l'étude LEADER, le semaglutide n'a pas permis de baisser la mortalité globale, comme l'avait fait le liraglutide. Pour les effets secondaires, plus de troubles digestifs avec le semaglutide. Mais je me pose toujours des questions quand le placebo est responsable de plus d’effets secondaires graves qu'un traitement actif... Bref, si un analogue du GLP-1 doit être utilisé, préférer le liraglutide. (Pour les refs de tout ce que j'ai cité, c'est ici).


2/ Cardiovasculaire

Le Lancet a publié une revue de la littérature sur l'efficacité des statines. Les très nombreux auteurs expliquent comment et pourquoi les résultats d'efficacité ont été sous-estimés et les effets indésirables sur-estimés dans les études. Il concluent qu'en prévention primaire, le NNT est de 20 patients et de 10 patients en prévention secondaire. Concernant les effets indésirables, il semblerait que seul 1 patient sur 100 ait des myalgies! Je crois que les auteurs, qui sont, soit dit en passant, les auteurs des "grandes études" sur les statines, n'ont jamais vu un patient de ville, à force de faire des conférences pour les laboratoires pharmaceutiques (cf la liste d'une page complète de conflits d'intérêt pour tous les auteurs). Heureusement que des sites EBM nous montrent les vrais chiffres avec 10% de patients avec myalgies, 1% de patient développant un diabète, un NNT pour un évènement cardovasculaire ou décès évité de 84 patients en prévention secondaire et 129 en prévention primaire sans bénéfice sur la mortalité.


3/ Addictologie

L'étude addictologique du mois, est l'étude française Bacloville, évaluant l'efficacité du baclofène dans la prise en charge de l'alcoolo-dépendance. Les premiers résultats de l'essai contrôlé randomisé ont été présentés au congrès d'addictologie de Berlin et montrent que le médicament est efficace pour normaliser la consommation d'alcool (détail des résultats ici). En effet les auteurs n'ont pas cherché à obtenir une abstinence totale, mais des consommations à faibles risques, comme recommandé par l'OMS (3 verres par jour chez l'homme et 2 chez la femme). Concernant les effets indésirables, les résultats ne sont toujours pas disponibles, ce qui est le point négatif de cette annonce précoce d'efficacité du médicament. Attendons la publication de l'article pour en reparler plus en détail.

4/ Infectiologie

Vaccinologie pour être précis! Je suis toujours aussi peu enclin à vacciner contre le Zona, mais une nouvelle étude est en faveur de ce vaccin. Le NEJM a publié un essai contrôlé randomisé assez monstrueux, avec 13 000 patients de plus de 70 ans inclus ayant reçu soit le vaccin, soit un placebo. Les auteurs retrouvent une efficacité d'environ 90% du vaccin pour prévenir le Zona et de 90% pour prévenir les névralgies post-herpétiques. A lire l'article, on croirait que parmi les patients vaccinés ayant eu un zona, l'incidence des douleurs post-herpétique est plus faible que parmi celles ayant eu un zona et n'ayant pas été vacciné. En fait, l'incidence des douleurs post-herpétique est identique dans les deux groupes (environ 15% des patients ayant eu un zona), mais comme il y a moins de zona chez les vaccinés, il y a moins de douleurs post-herpétiques. Le zona étant un inconvénient temporaire, les douleurs étant plus embêtantes, le NNT pour ces douleurs est de 909 patients! (NNT de 120 pour éviter 1 zona) Donc, on a un vaccin efficace, mais la prévalence du zona fait qu'il faut vacciner énormément pour voir cette efficacité. Concernant les effets indésirables, il y avait plus de réactions au point d'injection mais pas de différence sur la mortalité, les maladies auto-immunes et les effets indésirables graves.

Pour parler du vaccin anti-HPV et du risque de syndrome de Guillain-Barré qui était suspecté, une étude scandinave a étudié les effets secondaires des vaccins. C'était une étude de cohorte menée sur 70 000 jeunes femmes avec un antécédent de maladie auto-immune dont 11 000 ont été vaccinée. Il n'y avait pas d'augmentation du nombre de nouvelle maladie auto-immune, ni de maladie neurologique chez les femmes vaccinées. Paradoxalement, il y en avait moins... L'incidence supposée étant de 1 pour 100 000 patientes, cette étude n'avait clairement pas la puissance pour montrer une différence. Cependant, elle rassure sur le fait de vacciner les patientes ayant une maladie auto-immune.


5/ Urologie

On va continuer sur le cancer de la prostate. Une étude du NEJM a observé la mortalité des patients ayant eu un diagnostic du cancer de la prostate localisé, suite à un dépistage par PSA selon les traitements entrepris. Les patients étaient randomisés selon le traitement en : surveillance, prostatectomie ou radiothérapie. La survie à 10 ans était d'environ 99% dans l'ensemble des groupes, sans différence significative. Logiquement, seul le taux de métastase et la progression du cancer était moins bonne dans le groupe surveillance. On peut conclure que la mortalité du cancer de la prostate, lorsqu'il est dépisté par PSA est extrêmement faible et n'est pas différente quelque soit le traitement ou l'absence de traitement. La question (qui n'en n'est donc pas une en réalité): ça ne sert à rien de dépister un cancer uniquement dans le but de le surveiller, n'est ce pas?


6/ Maltraitance

Pour finir, la HAS a mis à disposition un outil de repérage de maltraitance, avec un document interactif permettant d'avoir des certificats adaptés, des demandes de signalements et de connaitre les tribunaux pour effectuer les démarches.


Je vous remercie pour votre fidélité! et je vous souhaite une excellente soirée et bien sur:
Attrapez-les tous!!!






1 commentaire:

  1. Semaglutide is an agonist of glucagon-like peptide-1 (GLP-1) receptor that is developed to treat type 2 diabetes. It reduces blood sugar via increasing the production of insulin. On Oct 18, 2017, Novo Nordisk received positive 16-0 vote from FDA Advisory Committee in favor of approval for Semaglutide. Semaglutide

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